Les différentes roselières sur les rives de Medjerda: des habitats riches et uniques

C’est la diversité des habitats dans un espace relativement petit, qui a incité les scientifiques d’Exploralis à étudier ce site et faire leurs recherches sur la faune et la flore qui s’y abritent.

La zone d’étude est située en amont du barrage Sidi Salem. Elle est délimitée au nord par le village Bechouk, au sud par le village de Mastouta, à l’est par le village El Ogla et à l’ouest par la chaine montagneuse de Jbel Errih/Khorchfia.

Dans cette zone humide très riche, on retrouve différents types de roselières sur les rives de la rivière et au large du marais.

Les roselières sont des formations végétales caractéristiques des milieux humides ayant des niveaux d’eau et de salinité variables. Dans la zone d’étude, elles se répartissent différemment selon les secteurs. Les plus communes et les plus hautes sont les phragmitaies composées de “Phragmites communis” et de“Tamarix africana”, qui occupent respectivement environ 163.5 et 179.5 ha, soit 82% des roselières. Cependant, les typhaies (Typha latifolia) et les scirpaies littorales (Scirpus maritimus) occupent chacune une surface d’environ 40 hectares. Les joncs (Joncus maritimus) sont très éparpillés et leur surface ne dépasse guère les cinq hectares.

Les roselières jouent un rôle primordial dans l’équilibre naturel de cette zone humide, d’où la nécessité de prendre toutes les mesures adéquates pour préserver la pérennité de cette formation végétale, et notamment dans un écosystème biodiversifié qui compte parmi les principaux réservoirs d’eau potable dans le nord-ouest tunisien.

Les roselières contribuent à :

 

– La protection des rives contre l’érosion : Comme un brise-lame naturel, elles amortissent les forts courants de marée et de crue.

– Le piégeage des sédiments : Les rhizomes et les feuilles retiennent les matières en suspension. Une importante quantité de sédiments est ainsi fixée chaque année, ce qui provoque un exhaussement du sol et donc une baisse de la fréquence de submersion.

– L’épuration du milieu : Les roselières absorbent les nutriments (azote, phosphore…), participent à l’oxygénation du fleuve (“poumons de la zone humide”), favorisent le mélange des eaux douces et polluées et peuvent fixer les métaux lourds.

Elles sont aussi un habitat pour une faune diverse :

– Les invertébrés dont elles favorisent la reproduction.

– Les poissons qui les utilisent comme zones de ponte, de maturation et de cache des juvéniles.

– Les oiseaux, pour lesquels les roselières représentent un site d’alimentation et un abri contre la prédation. Elles sont fréquentées, pendant toute ou une partie de l’année selon les espèces, par diverses espèces durant la période de la reproduction, de la migration et/ou de l’hivernage

 

Plus de détails sont disponible dans le rapport publié sur le site.