Dans les sites exposés, le vent est susceptible de causer de nombreux problèmes. En hiver, il refroidit l’atmosphère, rendant ainsi les végétaux de plus en plus sensibles. En été, les souffles du vent brûlent les plantes et asséchent le sol. De plus, les plantes exposées au vent ne sont pas épargnées des casses, et leur culture se complique. Qu’il soit froid ou chaud, le vent peut nuire aux animaux, aux cultures, aussi bien qu’au confort de l’homme. Néanmoins, plusieurs aménagements peuvent etre mis en place pour atténuer les effets indésirables du vent. Les obstacles pénétrables, tels que les haies végétales, permettent de dévier et de freiner le vent. Elles minimisent ainsi son impact sur les cultures et les plantations.
La cause principale de l’érosion et de la sécheresse dans les terrains labourés est le vent. La haie brise-vent, qui remédie a ces effets négatifs, permet aux fermiers de preserver leurs sols et d’économiser l’eau.
L’action des vents extrêmes sur les végétaux, étant souvent malfaisante, ne doit pas être prise à la légère. Outre les risques de casse ou d’arrachage engendrés par les rafales, le vent assèche la terre et les parties aériennes des plantes en été. El il baisse la température de plusieurs degrés en hiver, rendant les risques de gelées encore plus importants.
Une haie végétale constitue d’ailleurs une alternative très intéressante par rapport à des obstacles « durs » comme les murs. En effet, face a tels obstacles, le vent les contourne en formant à leur pied un tourbillon destructeur. A l’inverse, lorsqu’il est confronté à une haie végétale, le vent est filtré et ralenti par le branchage et le feuillage. Et consequemment, il est freiné sur une distance approximative de dix fois la hauteur de la haie. Par exemple, si une haie atteint une hauteur de 20 mètres, on peut estimer qu’elle freine le vent sur une distance d’environ 200 mètres !
La haie permet aussi de réduire de 10 à 25% les coûts de chauffage des résidences et des serres à proximité.
La haie brise-vent améliore également le cadre de vie des ruraux. Elle réduit le volume des poussières en suspension dans l’air. Et elle atténue les bruits en provenance des routes ou reliés à des pratiques agricoles. En plus, la haie protège les cultures bio des épandages de pesticides du voisin.
Quant à l’éfficacité d’une haie brise-vent, nombreux critères sont à prendre en considération. Les principaux critères sont:
La porosité d’une haie brise-vent:
Une haie dense, ayant consequemment une porosité faible, maximise la réduction de la vitesse du vent. Par contre, les haies moins dense, et donc plus poreuses, ont un effet moindre. En plus, les haies brise-vent densent assurent une protection de la zone environnante allant jusqu’a 20 fois son hauteur.
La hauteur de la haie brise-vent :
L’extension de la zone d’influence d’un brise-vent, toutes autres conditions étant égales, est proportionnelle à sa hauteur. La limite de la zone protégée par un brise-vent est conventionnellement définie comme étant la distance à laquelle la réduction de la vitesse du vent n’est plus que de 20%, à une hauteur au dessus du sol de 0,5 la hauteur de la haie. Pour une haie brise-vent de densité moyenne, cette distance équivaut à 20 fois la hauteur et le maximum de réduction de la vitesse du vent est obtenu autour de 4 fois la hauteur de la haie.
La largeur d’une haie brise-vent:
Pouvant être associée au nombre de rangées, la largeur est importante dans la mesure où elle influence sa perméabilité. Normalement, plus le brise-vent est large, moins il est perméable au vent. Une haie constituée d’une à trois rangées d’arbres est suffisante pour répondre efficacement aux besoins de protection rencontrés en Tunisie. Deux ou trois rangées plutôt qu’une permettent un renouvellement plus facile du brise-vent, favorisent l’introduction d’un plus grand nombre d’espèces d’arbres et d’arbustes, conférant ainsi une assurance de protection contre les problèmes phytosanitaires. Par contre, une rangée exige moins d’entretien et occupe moins d’espace, ce dernier facteur étant très important en terrain cultivé.
La longueur de la haie brise-vent :
En plus de passer au-dessus du brise-vent, le vent le contourne par ses extrémités. Par conséquent, le brise vent doit être suffisamment long pour assurer une protection adéquate. Selon Nagëli (1953), dans Guyot (1988), le brise-vent doit avoir une longueur d’au moins 11,5 fois son hauteur. À partir de cette valeur, toute augmentation de la longueur du brise-vent se traduit par un accroissement égal de la largeur de la bande dans laquelle l’effet protecteur est maximal.
La forme du profil transversal:
La section transversale affecte peu la perméabilité et est la plus recommandable. Les formes inclinées du côté du vent ont tendance à soulever l’air par-dessus la haie brise-vent et à réduire sa porosité. Toutefois, dans les zones arides et en bordure de mer, lorsque les arbres ont des difficultés à s’installer, une forme inclinée avec des essences de taille croissante peut être avantageuse.
L’orientation de la haie brise-vent:
Le brise-vent doit être orienté perpendiculairement aux vents dominants. Lorsque le vent frappe un rideau d’arbres avec un angle différent de 90 degrés, l’épaisseur à traverser est plus grande, ce qui diminue la perméabilité du brise-vent.
La topographie du site:
La pente du terrain va influencer la longueur de la zone protégée, une pente descendante vers la haie conférant une zone protégée plus longue qu’une pente ascendante.
