Les plantes pare-feu: des essences qui résistent aux incendies!

Dans les régions où le risque d’incendie est notable, notamment dans les zones marquées par la sécheresse, ces aléas sans précédents constituent surtout en été un péril majeur, notamment pour les exploitations et les habitations avoisinant des forêts. La plantation des haies constituées de plantes pare-feu, séparant les champs cultivés ou les habitations des forêts, se présente comme une bonne solution. Quelles sont donc les plantes pare-feu à intégrer dans ces haies et quels sont leurs rôles?

Appelées plantes pare-feu ou encore ignifuges, certaines plantes résistent au feu!

Les vignes

Selon Michel Bourzeix, directeur de recherches honoraires à l’INRA et interrogé par vitisphère.com, la vigne demeure un excellent  coupe-feu. « En arrivant sur la vigne, l’incendie cause de gros dégâts à celle-ci au niveau des premières rangées, mais le feu ne passe pas. ». Ainsi, cette plante se comporte comme un pare-feu efficace. 

Néanmoins, lorsqu’un feu se produit à proximité, la fumée et la chaleur peuvent porter atteinte aux fruits à maturité, aux feuilles et aux plantes elles-mêmes. 

Les vignes vertes, en pleine croissance, sont très peu susceptibles de s’enflammer. Les répercussions de l’incendie se limitent a des feuilles desséchées, inaptes d’alimenter les grappes. Toutefois, les vins des vignes exposées aux flammes développent des notes de fumée. Selon des études menées par des chercheurs australiens, cet effet peut être plus important si le moment de contact entre les baies et les fumées est proche de la vendange. 

Dans tous les cas, il faut estimer que les vignes, lorsqu’elles sont installées comme plantes pare-feu, peuvent éprouver des dommages. Et il faut considérer que cela est fait afin de protéger le reste de l’exploitation. 

Dans un domaine viticole, il est important de réfléchir sur la disposition des vignes. Il faut previligier celle qui permet de limiter la propagation des flammes. En effet, pour que la disposition soit efficace, il faut garder un espace d’au moins dix mètres entre les vignes et la zone boisée environnante ou les bâtiments à proximité.

Les oliviers

Plante rustique ayant des qualités anti combustibles, l’olivier peut assurer la protection contre le feu et le vent. Dès l’âge adulte, les oliviers, en plus de la bonne coupure de combustible qu’ils forment, permettent de maintenir une excellente rugosité au vent. En effet, les oliviers s’installent pour de longues années, voire des siècles. Grace à leur système racinaire, ils sont capables de se régénérer même si leurs branches ou leurs troncs sont détruits.  

Dans une  brochure publiée par l’État de Victoria, en Australie, l’olivier a été inclus dans la liste des plantes pare-feu suggérées à planter dans les zones sujettes aux feux de brousse. 

(lien brochure: http://www.education.vic.gov.au/Documents/school/principals/infrastructure/bfpronelandsc.pdf

Les cyprès verts

En 2012, un incendie a ravagé une forêt près de Valence. Il s’agissait d’une parcelle-test qui était suivie par des scientifiques afin d’étudier la résistance des arbres à un champignon. En se rendant sur le site, ils ont remarqué que tous les végétaux avaient été brûlés, à part les cyprès. Seulement 1,27 % de ces arbres avaient été touchés. De nombreuses recherches ont été menées depuis pour comprendre comment les cyprès ont résisté au feu.

Selon une étude publiée en 2015 dans le Journal de la Gestion de l’environnement, il s’est avéré que ce n’est pas le bois de cet arbre qui résiste aux flammes, comme l’on pensait au départ. En effet, le secret réside dans les feuilles de ces plantes pare-feu! Ces dernières possèdent des sortes d’écailles, leur permettant de retenir l’eau,  même lorsque l’air est sec. Grâce à cette propriété, un cyprès prendra sept fois plus de temps que le pin par exemple pour brûler. S’ajoute à cela le fait que ses feuilles sèches sur le sol ne sont pas combustibles non plus. Au fait, ces feuilles forment une barrière de protection qui conserve l’eau, réduisant ainsi le risque d’incendie. 

Le caroubier

Essence ligneuse typiquement méditerranéenne, le caroubier contribue à la protection de l’environnement. Entre autres, il permet de lutter contre l’érosion et les incendies. En effet, un rideau de caroubier forme éminemment un pare-feu efficace. En cas d’incendie, pour arrêter les flammèches emportées par le vent, il suffirait d’arroser derrière par des canadairs.  

Les chênes-lièges

Parfaitement adaptés au climat méditerranéen, ces arbres offrent une résistance importante au passage du feu. Au fait, l’écorce épaisse du chêne-liège le protège contre les incendies. Elle lui permet de conserver l’humidité et maintient  ainsi la température moyenne à l’intérieur de l’arbre 13°C inférieure à la température extérieure. Conséquemment, cette espèce est l’une des plus résistantes aux incendies.

plantes pare-feu: chêne liège

Outre, le passage du feu affaiblit le chêne-liège,  mais il ne le tue pas.  Lorsqu’un incendie traverse une suberaie, bien entretenue, il engendre des dégâts, mais beaucoup moins que dans une pinède ou un maquis, ou bien une autre forêt. 

Le Figuier de Barbarie

Dans ses plus grandes variétés, l’Opuntia permet de construire des haies épineuses infranchissables aux animaux sauvages. Cette haie nécessite peu d’entretien, offre la richesse de ses fruits et de ses raquettes, et plus! En effet, les haies constituées d’Opuntia permettent de dresser également un obstacle naturel efficace à la propagation des incendies. Afin de planter cette haie, on dispose en ligne des boutures mises au sec pendant quelque temps. Il faut considérer que généralement les boutures reprennent mieux lorsqu’elles sont privées d’eau, et qu’on les arrose abondamment après leur plantation.

plantes pare-feu : figuier de barbarie

Généralement, les cactus et agaves sont toutes indiquées pour créer des ceintures de sécurité pour retarder la propagation des flammes, étant donné qu’elles sont gonflées d’eau et de gel.